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Page:Sur la Tombe de Huysmans, Collection des Curiosités Littéraires, 1913.djvu/69

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per aussi longtemps, aussi complètement sur un homme, et je demande continuellement à Dieu qu’il me pardonne mon incomparable bêtise[1].

Tel est le pontife, tel est le sorcier actuel du chaudron magique et central où l’on voit écumer, depuis quelques jours, tous les divergents satanismes nouveau-nés dont le monstrueux amalgame se nomme ridiculement occultisme ou ésotérisme.

Qu’ils le maudissent ou l’adorent, il faut bien qu’il soit leur chef, puisqu’ils ne peuvent s’agiter et vivre qu’autour de son nom.

J’eusse mieux aimé vraiment qu’il ne s’appelât pas Jocrisse. Je me serais alors dérangé pour quelque chose. Ce que j’aperçois de plus satanique en ces jeunes gens, c’est leur sottise et leur ânerie profonde. Pour n’en donner qu’un exemple saisissant, il ne s’est pas trouvé jusqu’à présent, je le crois, du moins, un seul d’entre eux pour se demander si Vintras, le fondateur des nouveaux Carmes ou Johannites, or-


  1. Etenim homo pacis meæ, in quo speravi : qui edebat panes meos, magnificavit super me supplantationem. — Psalm. XL, 10.