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Page:Surell - Étude sur les torrents des Hautes-Alpes, 1841.djvu/71

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CHAPITRE XI.


Défenses usitées dans les vallées.

Lorsqu’ils se dégorgent dans les vallées, les torrents exercent des effets directement contraires à ceux qu’on observe dans les montagnes, mais non pas moins désastreux. Ils n’emportent pas les propriétés, mais ils les enterrent sous un monceau d’alluvions.

Pour éviter des répétitions, je ne m’étendrai pas sur ces effets ; tout ce qui a été dit dans la description des lits de déjections suffira, je pense, pour donner une idée de ce genre de ravages.

J’ajouterai seulement qu’ici, de même que dans les bassins de réception, des villages entiers sont à la veille d’être engloutis par les torrents[1]. Il faut admettre, ou que la formation de ces torrents est postérieure à l’établissement des villages, ou que ceux-ci, par une inconcevable imprudence, ont été bâtis dans le champ même de leurs dévastations, j’allais dire, jetés dans la gueule même du monstre. Or, cette dernière explication, outre qu’elle répugne à la raison, est encore détruite par diverses preuves

  1. Le village des Crottes, menacé par le torrent des Graves, — Chorges, par les Moulettes, — Abriès, par le Boucher (Queyras), — Saint-Blaise, par le torrent du même nom, près de Briançon, etc., etc.

    Dans l’Isère, le Bourg-d’Oisons est menacé par le torrent de Saint-Antoine.