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Page:Surville - Balzac, sa vie et ses œuvres, 1858.djvu/162

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BALZAC

fort importante pour lui, la Revue lui fermerait à l’avenir ses colonnes et lui deviendrait certainement hostile, on n’en pouvait douter.

Ces considérations prévues ne l’arrêtent pas ; il entame le procès. Quel n’est pas son étonnement en voyant son adversaire, armé, devant les juges, d’attestations de bonne vie et mœurs littéraires signées par presque tous ses confrères, qu’il avait voulu défendre à ses risques et périls !

Honoré fut très-ému de ce qu’il appelait au moins une défection ; longtemps il partagea ses confrères en deux camps : ceux qui avaient signé et ceux qui s’étaient abstenus. Sa colère passée, le manque de logique des premiers le révoltait encore !

Son droit était évident, il gagna son procès, mais aussi beaucoup d’ennemis !

Ce procès, et le livre intitulé : Illusions perdues, dans lequel il peint les feuilletonistes, déchaîna la presse contre lui, et les haines littéraires sont si vivaces, que sa mort ne les a pas toutes désarmées. Il se tourmen-