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ÉMIGRATION.

Fath Aly Chah mit à sa disposition un immense parcours et la combla d’encouragements. Peu à peu les présents diminuèrent de fréquence et de valeur, puis la culture devint gratuite ; Mohammed Chah réclama un léger tribut, Nasr ed-Din l’augmenta dans des proportions qui vont sans cesse croissant. Les nomades, désaffectionnés, mécontents de ces vexations fiscales, indépendants de caractère, abandonnèrent la Susiane pour la Mésopotamie.

En 1850 les Arabes dressaient quinze mille tentes dans la plaine alluvionnaire qui s’étend du Tigre aux montagnes des Bakhtyaris ; aujourd’hui ils refusent de donner des renseignements statistiques, mais je pense qu’on ne compterait pas six ou sept mille familles de ce côté de la Kerkha. Si pareil mouvement continue, la Susiane sera déserte avant dix ans. Afin de combattre l’émigration, le roi choisit le plus puissant des chefs arabes, et chargea ce grand vassal de percevoir l’impôt, quitte à payer une taxe régulière. Cheikh Ali, investi de cette fonction, s’ingénie de son mieux à maintenir les nomades dans un état d’obéissance relative. Sa figure maussade, son air préoccupé, ne sont pas de nature à faire envier sa haute situation.

NOTRE CUISINE. (Voy. p. 107.)