Page:Susejournaldes00dieu.djvu/222

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
206
À SUSE.

abrité que la capitale contre les vents de mer, mais pourvu d’une rade très vaste, ce port se prête au va-et-vient des barques indigènes et à l’installation de chantiers maritimes. Un bon chemin… arabe met en communication les deux villes, distantes de quelques lieues.

La population de Mattrah est composée de sémites musulmans ; celle de Mascate est formée d’éléments si divers, qu’il serait malaisé de trier les différentes races qui pullulent dans les bazars, les rues ou les huttes de feuillage voisines de l’enceinte. Les négociants banians ont seuls un type bien caractérisé. Vigoureux quoique menus de formes, de taille moyenne, habillés d’une peau olivâtre, dotés d’yeux noirs démesurément fendus, de cheveux plats et soyeux, ils ne sauraient être confondus avec les Arabes, superbes de constitution, blancs de peau, coiffés de cheveux bouclés, avec les métis formés d’Arabes, de Persans, de Béloutchs, ou avec les Juifs, purs de race, mais malingres et chétifs.

Aux parsis sont réservés les vêtements de lin et l’horrible tiare de toile cirée ; aux musulmans indigènes, la gandourah de laine blanche, la veste brodée et le turban de soie ou d’indienne bariolée de couleurs éclatantes. Les israélites revêtent une longue chemise et coiffent leur crâne rasé d’un petit rond de paille ; sur les tempes pendent de longues boucles rougies au henné. Qu’il y ait bataille entre musulmans et juifs, et les malheureuses papillotes deviennent l’objectif des opérations militaires de l’ennemi.


NÉGOCIANT MUSULMAN DE MASCATE.
Il aura un réel mérite, l’auteur d’un long chapitre sur les dames de Mascate. L’élément européen est uniquement représenté par la femme de l’agent consulaire anglais. Condamnés à célébrer leurs rites au plus profond de leur cœur, les Indiens traversent l’imamat en voyageurs et n’amènent point leur famille ; le harem du sultan, enfermé derrière des murs élevés ou retiré à Mattrah, est d’autant mieux clos que les étrangers sont plus nombreux. Seules les femmes de basse condition,