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Page:Susejournaldes00dieu.djvu/239

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LE JEU DES MOUCHES. (Voyez p. 233.)


XIII

« Gare ! Je vous le dis une fois, je vous le dis deux fois. » — Le jeu des mouches.


Que deviendrait la Moutessarrefieh (sous-préfecture) d’Amarah sans les impôts que M’sban consent à payer comme locataire des plaines où paissent ses innombrables troupeaux ? Il y a quelques années, le moutessarref se mit en tête de traire sa vache à lait un peu plus que de raison. M’sban, indigné, fit charger sur des chameaux trois millions d’or sa menue monnaie, ses femmes, ses tentes ; puis, suivi des bêtes à poil, à laine, à cornes ou à bosses, dont la valeur dépasse dix millions, il prit le chemin de la Perse, franchit la Kerkha et, sans autre formalité, s’installa en terre iranienne. Instruit de ce fait et désolé d’une résolution qui le privait de tous les contribuables du district, le moutessarref n’hésita pas à négocier le retour du fugitif. Le vieux cheikh fit la sourde oreille : les herbages de Perse étaient sans pareils, prétendait-il ; sa famille se plaisait dans sa nouvelle patrie. Bref, il ne consentit à reprendre le chemin de la Mésopotamie qu’après