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TRANSPORT DES CAISSES DANS LA VALLÉE. (Voyez p. 324.)


XVIII

L’école des mulets. — Les derniers Immortels. — Emballage du chapiteau. — Seïd Ali. — Mirza Taguy. — Visite de Mozaffer el Molk. — Voyage à Dizfoul.


27 janvier. — Mon enthousiasme pour mes douze fils les Immortels n’a d’égal que la crainte de ne pouvoir montrer à la France cette merveille artistique, ce surprenant spécimen de la céramique antique.

Il est des heures de découragement où je regrette les efforts accumulés pour mener à bien une œuvre trop difficile, et où je m’avoue, très bas, qu’il vaudrait mieux courir la plaine à la recherche des fleurs mi-écloses et des joyeuses alouettes que de vivre dans un puits au risque d’être ensevelie vivante sous des centaines de mètres cubes de terre. Pour conclure, je regagne mon trou émaillé et n’en sors qu’avec le dernier ouvrier.

Des émissaires ont offert aux tcharvadars de Dizfoul un prix double de la location habituelle ; des cavaliers se sont dirigés vers les tribus importantes. Les uns revinrent prétendant que l’on ne saurait trouver en ville une bête de somme disponible ; les autres assurèrent que les nomades, au moment de semer l’orge, ne se dessaisiraient de leurs animaux sous aucun prétexte. Papi Khan se présentait le lendemain de leur retour. Son fils renaît à la vie. Depuis trois semaines cet enfant n’est pas retombé dans les horribles crises qui le tuent. Il monte à cheval, reprend appétit et viendra un de ces jours nous rendre ses devoirs.

Je pensai aussitôt à exploiter la reconnaissance emphatique de Papi Khan.