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Page:Suzanne de Callias La malle au camphre 1919.djvu/184

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pas, d’encourager ces jeunes héros qui sont souvent de grands artistes… »

C’est bien ; j’ai un nom connu dans le monde littéraire et mes fourrures représentent à peu près six mille francs, à Paris ; je ferai avantageusement nombre parmi ses invités. Je remercie avec une courtoise effusion, tandis que son regard inquiet erre sur la chaussée, à la recherche d’un introuvable taxi.

« Mon Dieu ! que c’est désagréable en ce moment ; pas une voiture… Excusez-moi, Madame, mais nous avons un rendez-vous avec le ministre des Beaux-Arts… Ah ! tiens, voilà un officier américain qui descend d’une auto… Marcel, cours donc ! dépêche-toi !

— C’est pas un taxi, mon petit, voyons ; c’est une auto de cercle… »

Inutile ; l’impatiente femme s’est déjà élancée sur la chaussée.

Barral me regarde avec un sourire difficile à définir.

« Eh bien ! je vous quitte, mon cher ; au revoir, à bientôt… Je serais contente de vous revoir un peu avant mon départ de Paris ; on pourrait se donner rendez-vous à l’exposition quand elle sera ouverte…

— Ah ! je suis bien pris tous ces jours-ci… Mais, en tous cas, je vous reverrai au jour de ma femme ; j’y paraîtrai un moment vers cinq heures… »