Page:Suzanne de Callias La malle au camphre 1919.djvu/20

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des Pères Blancs, des franciscains, des pères ignorantins regagnent leurs couvents ; tandis que des pluies de sons cristallins ou gravement sonores, selon la qualité des cloches, s’envolent et se rejoignent par-dessus les arbres mordorés de l’Abbaye-au-Bois ou du grand parc des Dames Saint-Thomas de Villeneuve. Près de ce parc, dans un pâté de maisonnettes dont les tuiles bavent de la mousse à chaque bord, se tasse l’échoppe d’un écrivain public. Il y avait deux Bretonnes qui s’y étaient arrêtées, un matin, pour dicter une lettre ; deux Bretonnes aux étonnantes coiffes et aux jupes rondes qui figuraient assez bien deux gros champignons sur lesquels des papillons se seraient posés… Et c’était un véritable anachronisme d’apercevoir sur un pan de mur, au-dessus de l’échoppe, une tonitruante affiche des Pastilles Géraudel, — l’obsession de Paris en ce moment.

Bizarre quartier que le mien, qui réunit deux parties si disparates, lesquelles arrivent pourtant à s’harmoniser entre elles… D’un côté, les couvents, les carillons, les magasins d’imagerie pieuse, les cabinets de lectures fréquentés par des abbés ou des jeunes provinciaux des « Hôtels Fénelon » et « Ozanam » avoisinant Saint-Sulpice ; les dames aux toilettes neutres, si différentes de celles que je vois,