Page:Suzanne de Callias La malle au camphre 1919.djvu/88

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rends compte, peu de temps après, que cette photo sera affreuse. Clac ! mon image est consignée sur le verre.

— « Na ! maintenant, vous enverrez ça à vos amoureux de Norvège ; ça les épatera.

— Oh ! mes amoureux ! ne dirait-on pas qu’il s’agit de vous qui traînez toujours vingt femmes à votre suite… »

Phrase malencontreuse ; du coup, le voilà qui enfourche son dada, et, avec un petit sourire à claquer :

« Vingt femmes ! merci bien ! c’est assez de deux qui se chamaillent à mon sujet en ce moment et m’accablent de scènes ; elles sont enragées, ma parole…

— L’une est la princesse de Galles et l’autre Mlle Bartet, je parie ?

— Blaguez toujours ! Non : l’une, la plus sérieuse, est une grande première de chez Doucet ; une beauté admirable… et une distinction… mais jalouse comme un tigre… L’autre, mon Dieu, un petit modèle de Chéret, sans importance… »

Je me sauve, en alléguant l’heure du cours ; je sens que je finirais par le battre.