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Page:Suzie Kerry Michette au harem 1926.djvu/45

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— Ah ! mon chéri, qu’est-ce que tu dis là ! s’exclame Michette, tremblante de joie. Vite, trottons-nous, j’en ai par-dessus la tête du harem !!

Les forcenées sont tellement occupées à s’exterminer qu’elles ne s’aperçoivent même pas de la sortie des deux objets de leur dispute. L’eunuque entraîne rapidement Michette à travers des corridors et des grandes salles. Partout on salue avec respect le chef qui passe avec la favorite… Salim, dans la chambre de son maître, rafle un peu d’argent et, dans les appartements des femmes, il ramasse quelques magnifiques pierres précieuses non encore montées. Il faut bien vivre ! Enfin ils arrivent près d’une porte formidable gardée par des hommes à l’air féroce, qui aussitôt s’inclinent devant eux, soumis.

— Ouvrez ! ordonne Salim.

Ils se précipitent, les battants tournent sur leurs gonds, lentement… Le ciel bleu apparaît, la route blanche… La liberté !!!


xi


Nos fugitifs, installés en un confortable wagon de 1re classe, filent maintenant vers Bombay où Michette doit retrouver la troupe du Prince Yvan Boccoudoff, car elle en connaît l’exacte itinéraire. Salim, l’étrange eunuque dont la peau a singulièrement blanchi depuis qu’il a abandonné le harem de Thurmet Çah est assis auprès de la jeune femme qu’il entoure de tendres soins, posant sur elle des regards pleins d’amour auxquels Michette n’est pas du tout indifférente. Elle y est même extrêmement sensible… Michette, la petite Michette qui n’a jamais eu que des caprices, des béguins, sent s’allumer en elle la flamme du grand, du véritable amour… de l’amour qui oriente définitivement une vie… Et, avec son insouciance habituelle, elle s’abandonne à ce sentiment si doux, et d’autant plus facilement qu’un phé-