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Page:Suzie Kerry Michette au harem 1926.djvu/7

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aux Indes… S’il n’est pas trop tard, je serais heureuse de poser ma candidature. »

Un peu de rose colore le visage d’Irma Frodytte… Si elle allait enfin trouver l’oiseau rare qu’elle cherche encore, à huit jours de son départ ! sa secrétaire, qu’elle croyait dévouée, l’ayant plaquée simplement parce qu’elle ne voulait pas quitter Paris où gîte son gigolo. Irma se précipite sur son kimono, une magnifique pièce de satin noir brodée de gigantesques orchidées roses et de feuilles jade, dans lequel elle s’enveloppe, apparaissant somptueuse et elle se hâte vers la visiteuse.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Michette commençait à désespérer. Il y avait trois quarts d’heure qu’elle attendait, consultant anxieusement son bracelet-montre, car le moment où le rideau des « Ambassadeurs » allait se lever approchait, et la pauvre petite songeait qu’il lui faudrait sans doute, ce soir, dîner par cœur… Mais ceci ne serait rien si Irma Frodytte consentait à la voir et, qui sait ? peut-être à s’entendre avec elle.

— Michette ! Comment… c’est vous ?

C’est Irma Frodytte qui vient d’entrer. Elle a tout de suite reconnu Michette qu’elle a vue aux « Bouffes » remplissant un rôle obscur de « petite femme » dans Dada, opérette à succès dans laquelle Irma était une des vedettes. Elle avait remarqué la petite Michette, cette dernière ayant eu l’occasion de lui rendre quelques services et l’ayant fait gentiment.

— Mais oui, madame, c’est moi… répond Michette en se levant, toute souriante. J’ai appris que vous cherchiez une secrétaire ; alors, comme j’ai mon bachot-lettres… j’ai pensé que peut-être…

— Asseyez-vous, ma Michette, interrompit Irma, si j’avais su que c’était vous, je vous aurais fait venir près de moi, dans ma chambre… mais votre nom : Micheline Servan, ne me disait rien du tout… je ne connais que Michette. Alors, vous abandonnez le théâtre ?