Aller au contenu

Page:Swarth - Octobre en fleur, 1919.djvu/141

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
133
rêves d’automne.

III.

LA LUNE DANS LE CYTISE.



Trop lourd pour le cytise frêle
Est l’orbe de la lune d’or.
Le vent m’effleure comme une aile,
La forêt murmure et s’endort.

Un arôme enivrant s’élève
Dans l’air plein de mystère ému,
De la forêt qui parle en rêve
Et livre à Dieu son âme à nu,

Senteurs de bois et de bruyère,
Odeurs de mousse et de myrtil.
Mon cœur se fond dans le mystère,
Sous les baisers du vent subtil.

L’amour est lourd pour mon cœur frêle,
Mon cœur en fleur, mais mal guéri,
Comme la lune large et belle
Dans le cytise refleuri.