XXVI.
DERNIER BONHEUR.
Oh ! ce dernier bonheur doux et mélancolique
Qu’appelle mon désir, que ma raison refuse,
Comme un beau fruit doré par le soleil oblique,
Tentant ma soif d’amour et plein de joie infuse !
Ô fruit blond, lumineux au doux soleil d’automne,
Ne tente plus ma main qui vers toi veut se tendre !
Berce mon cœur brûlant, ô brise monotone !
Murmurant, au verger, ton chant plaintif et tendre.
Berce mon cœur brûlant couché sur l’herbe jaune,
Ô brise murmurant dans l’or mûr du feuillage !
Voici mes mains en coupe à recevoir l’aumône,
Mets-y les frais baisers qu’on donne à l’enfant sage.
Si tu cueillais le fruit que ma raison refuse,
Brise au geste clément de secourable mère,
Ne recevrais-je pas, rougissante et confuse,
Dans mes ferventes mains le fruit de ma prière ?