Page:Swarth - Octobre en fleur, 1919.djvu/175

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
167
rêves d’automne.

XXXIII.

MATIN D’AUTOMNE.


Le forêt dort, paisible, aux flancs de la colline,
Dans sa robe d’or fauve et son voile de brume.
La brise du matin, amoureuse et câline,
Baise le voile blanc que le soleil allume.

Vois, le voile se dore au vent qui le soulève
Et s’allège en vibrant comme un frisson qui flotte.
Vois, il n’en reste plus qu’un doux halo de rêve
Et la forêt profonde a des ombres de grotte,

Oh ! la main dans la main, gravissons la colline,
Contemplant, dans le val, les seigles d’émeraude
Glacés de pâle argent, sous la lueur câline
Et les marronniers d’or pleins de mains en maraude.

Oh ! la main dans la main, nous nous dirons des choses
Qui font pleurer d’amour, qui font les bras se tendre,
Jusqu’à l’heure où le soir, les mains pleines de roses,
Vers la terre en émoi va tendrement descendre.