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hélène swarth.

XLI.

SOUVENIR.


L’enfant-poète,
Un soir d’Avril,
Contre son cœur me prit la tête,
D’un geste pur et puéril.
Il n’osait pas baiser mes lèvres,
Je n’osais pas les lui donner.
Il laissa, pour calmer nos fièvres,
Contre son cœur mon front rêver.
Comme une oiselle
Ouvre son aile,
Pour abriter, au bord du nid,
Son oisillon peureux qui n’ose
Affronter l’azur infini,
Il entoura du bras ma tête blonde et rose,
En ce doux geste qui bénit.

J’avais oublié la caresse
De l’éphèbe aux cheveux de miel,