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rêves d’automne.

LVI.

BAISER SUPRÊME.


Tu baiseras mes lèvres pâles,
Ô doux ami ! tu l’as promis.
Avant l’affreux moment des râles,
Tu baiseras mes lèvres pâles,
Quand je m’en vais au Paradis.

Tu baiseras mes yeux qui pleurent
Et tu verras que je souris.
Mes yeux s’en vont, tes yeux demeurent.
Tu baiseras mes yeux qui pleurent
D’aller, tout seuls, au Paradis.

Tu me diras le mot suprême,
Quand tous mes jours seront finis.
Tu me diras enfin : « Je t’aime ! »
Tu me diras le mot suprême,
Mon fiancé du Paradis.