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hélène swarth.

XCVII.

JOUR D’AVRIL.


J’ai cru voir ton sourire au tournant de l’allée,
Mais c’était le reflet d’une joie envolée.

Et je suis retournée, en rêvant, sur mes pas,
Pour trouver le bonheur qui n’était pas là-bas.

Peut-être que la joie est entrée en la chambre.
Non, la chambre est déserte ainsi qu’en plein Décembre.

Et c’est en vain qu’Avril orne de floraisons
Les rameaux des forêts, le velours des gazons.

Le soleil m’importune et l’azur m’exaspère.
Je voile de rideaux la vitre printanière.

Et j’attendrai, les mains jointes sur les genoux,
L’ombre intime et la paix du crépuscule doux.

Ce parfum de narcisse est chaud comme une haleine —
Oh ! si l’Aimé venait pour consoler ma peine !