Page:Swift - Instructions aux domestiques.djvu/172

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sommes portés à nous dire : « Combien ce temps-là était plus heureux que le nôtre ! »


Pourquoi la sœur aînée danse-t-elle pieds nus, quand la jeune se marie avant elle ? N’est-ce pas afin qu’elle paraisse plus petite, et conséquemment plus jeune que la mariée ?


Personne n’accepte de conseils ; mais tout le monde acceptera de l’argent : donc l’argent vaut mieux que les conseils.


Je n’ai jamais vu de badin (comme on les appelle) qui ne fût un sot.


Quelqu’un me lisant un ennuyeux poème de sa façon, je le décidai à en effacer six vers qui se suivaient. Lorsqu’il tourna la page, l’encre, qui était encore humide, salit autant de vers de l’autre côté ; et comme l’auteur se plaignait, je lui dis de se calmer, attendu que son poème n’en vaudrait que mieux si ces vers-là étaient supprimés aussi.


À Windsor, je faisais observer à mylord Bolingbroke que la tour où logeaient les filles d’honneur (qui à cette époque étaient fort belles) était très fréquentée par les corbeaux. Mylord répondit que c’était parce qu’ils sentaient la charogne.