Page:Swift - Le Conte du tonneau - tome 2 - Scheurleer 1732.djvu/127

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
103
Des Livres.

ſe jette au milieu des rangs les plus ſerrez des ennemis, & renverſe tout ce qui s’opoſe à ſon paſſage, comme un tourbillon d’eau, pouſſé par un ouragan, abat une foible digue qu’on lui opoſe. Raconte-moi, Déeſſe, qui fut le prémier qui tomba ſous ſa main foudroïante, & qui fut le dernier, qui eut la gloire de perir par ſes armes invincibles. Gondibert eut la temerité de vouloir l’arrêter. Ce Guerrier, couvert d’une Cuiraſſe peſante, montoit un foible Hongre, moins fameux par ſon agilité, que par la docilité qu’il montroit en ſe mettant à genoux toutes les fois que ſon Maître vouloit monter ou deſcendre. Il avoit fait vœu à la Guerriere Pallas de ne pas quitter le Champ de Bataille, avant que d’avoir dépouillé Homere de ſes armes. Inſenſé ! il ne connoit pas celui qui les porte, il n’a pas la moindre idée de ſa force. Homere le renverſe avec ſon cheval dans la pouſſiere, où il eſt foulé aux pieds des Courſiers. Saiſiſſant enſuite une puiſſante lance, il abat Denham, un Moderne plein de courage : il étoit deſcendu d’Apollon du coté paternel ; mais, ſa Me-