Page:Swift - Opuscules humoristiques - Wailly - 1859.djvu/250

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le devoir de Sa Majesté de Portugal d’interposer son autorité en faveur d’un savant et d’un gentleman, sujet d’une nation avec laquelle il est en alliance si étroite. Mais les autres royaumes et États de l’Europe m’ont traité avec plus de candeur et de générosité. S’il m’était permis d’imprimer les lettres en latin qui me sont venues de l’étranger, elles rempliraient un volume, et me défendraient pleinement contre tout ce que M. Partridge, ou ses complices de l’inquisition de Portugal, seront jamais capables d’objecter ; lesquels, soit dit en passant, sont les seuls ennemis que mes prédictions m’aient jamais faits au dedans ou au dehors. Mais j’espère savoir mieux ce qui est dû à l’honneur d’une savante correspondance, sur un point si délicat. Toutefois, quelques-unes de ces illustres personnes m’excuseront peut-être de transcrire un passage ou deux à ma justification[1]. Le très-savant M. Leibnitz a mis sur l’adresse de sa troisième lettre : « Illustrissimo Bickerstaffio astrologiæ instauratori, etc. » M. Le Clerc citant mes prédictions dans un traité qu’il a publié l’an dernier, a bien voulu dire : « Ita nuperrime Bickerstaffius, nobilis Anglus, astrologorum hujusce sæculi facile princeps. » Signor Magliabecchi, le fameux bibliothécaire du Grand-Duc, emplit presque toute sa lettre de compliments et d’éloges. À la vérité, le célèbre professeur d’astronomie d’Utrecht semble

  1. Les citations insérées ici sont à l’imitation du docteur Bentley, dans certaine partie de sa fameuse controverse avec M. Boyle.