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Page:Swinburne - Nouveaux Poèmes et Ballades, 1902, trad. Savine.djvu/16

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LE DERNIER ORACLE (A. D. 361)

Dites au roi que Fédifice à la savante artrntecttrre gît sur le sol ; que Phecbm n’habite plus cette de* meure, ni le laurier prophétique ni la source babfllarcfe ; que l’eau jaseuse a disparu.

Des années ont surgi et disparu dans Tes ténèbres ou dans le crépuscule, des siècles ont grandi et se sont évanouis, qui ne connaissaient ni Toi ni les tiens, pendant que le monde cherchait la lumière dans la nuit et ne cherchait point ta lumière, depuis que le dernier pèlerin a tristement quitté ton sombre et mystérieux sanctuaire. Sombre était le sanctuaire, et silencieuse la source de poésie qui en jaillissait, hormis ces paroles plus tristes que des larmes de sang, ces paroles qui disaient :

Dites au roi que le glorieux édifice gît sur le sol, que les sources qui parlaient sont taries et mortes ; il ne reste plus au Dieu ni cellule, ni t’oit, ni abri. En sa main le laurier prophétique ne fleurit plus.

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