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Ô phormynx des péans ! ô triomphe des odes
Pindariques ! éclat des trompettes d’Hector !
Échos des anciens jours, ô lyres des rhapsodes !
Harpes répercutant les chants des âges d’or !
Plus sonore que vous gronde son rhythme épique,
Dont le souffle balaie au large les chemins ;
Mieux que vous Il châtie, et son soleil lyrique
Éclaire mieux que vous les cycles surhumains.

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Sa strophe est une brise errante qui se plonge
Dans l’or liquide, aux sons des chorals de Lesbos,
Et murmure amoureuse en évoquant le songe
De la Muse que vêt la neige du péplos.
Elle chante l’idylle et les épithalames,
L’étoile qui se lève à l’obscur firmament,
Et la virginité souriante des âmes
Dans le calme éternel de leur rayonnement.