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Page:Sybel - Histoire de l’Europe pendant la Révolution française 2.djvu/169

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PARTAGE DE LA POLOGNE. – PRTÉDMINÂIRES. 165

l’échange bavarois retrouvait naturellement sa base première et réelle, et l’on voyait au moins, dans cette supposition, la possibilité de conclure avec la Prusse l’arrangement depuis si longtemps désire toutefois, ce n’était pas sans regret que l’on abandonnait en Pologne, à un ancien rival, une proie que l’on ne devait pas partager. Spielmann prononça enfin le mot décisif le 21 décembre. Il dit à Haugwitz que l’empereur consentait à ce que la Prusse acquît une partie de la Pologne, donnerait à son ambassadeur à Saint-Pétersbourg l’ordre d’appuyer cette demande près de Catherine. IIaugwitz fut ravi; il discuta les jours suivants tous les détails de cette affaire avec Spielmann, obtint qu’on lui communiquât les instructions nouvelles destinées à l’ambassadeur en Russie, et s’empressa d’informer son souverain de cet heureux résultat. Cette nouvelle arriva le jour de Noël au quartier général, où elle excita la plus grande satisfaction. <[ IIaugwitz a parfaitement mené les choses, s’écria Manstein, et il a obtenu un excellent résultat. » Le roi, Bischoffswerder, tout le monde partageait cette opinion Lucchesini seul, toujours méfiant à l’égard de l’Autriche, troubla la joie générale par un plus mûr examen des instructions autrichiennes envoyées à Saint-Pétersbourg. « L’empereur, dit-il, demandait aussi dans sa note du 9 une province polonaise pour lui-même, dans le cas où l’échange bavarois n’aurait pas lieu. Or, la nouvelle instruction est parfaitement d’accord avec cette note; il y estait en toutes lettres que l’indemnité de l’Autriche, si le plan d’échange venait à manquer, ne pourra se trouver qu’en Pologne, et que l’empereur prie la czarine d’ouvrir aussitôt que possible une négociation avec les deux cours allemandes, relativement au sort réservé à ce pays. » De là, le soupçonneux politique concluait que l’empereur François renonçait quant à présent à s’emparer d’une partie de la Pologne, mais en réservant ses droits sur ce pays; et comme Catherine ne voulait admettre ces droits a aucun prix, il était à craindre qu’elle ne refusât formellement son adhésion au traité. à faire usage. des données que renferme ce livre, bien qu’elles s’accordassent avec les relations diplomatiques. Mais ce scrupule a disparu depuis que je connais le jugement d’un des hommes d’Etat les mieux renseignés, de M. de Gentz. Quoique attaqué lui-même dans l’ouvrage de M. de Pradt, il déclare ses renseignements sur l’évacuation de la Belgique par les Autrichiens parfaitement exacts (Papiers &MM ~f! Frédéric de Gentz, vol. I, p. 67).