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LE PREMIER COM!TË DE SALUT PUBLIC. 273 innf f~n’t’V"l"I’n ,n~Y"Ior\

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DESYBEL. t.–18

semblaient trompeuses, vaines, presque dangereuses, du moment que leurs ennemis occupaient les premières places dans les institutions nouvelles. Ils résolurent donc de résister ouvertement, avant que le nouveau Comité fût consolidé et avant que l’agitation des esprits fût calmée. Dès le 25 mars au soir, un orateur proposa aux Jacobins le désarmement des Girondins et de leurs partisans, sous la réserve, dit-il, des mesures qui pourraient être prises ultérieurement. Cette motion fut vivement applaudie, et le 26 une section de Paris demanda à la Convention que les nobles, les prêtres et tous les suspects fussent désarmés par les comités révolutionnaires. Les premières nouvelles de la défection de Dumouriez arrivèrent à point nommé pour échauffer les esprits, aussi la Montagne victorieuse obtint-elle le décret qu’elle demandait. Aussitôt la police se mit à l’œuvre dans tout Paris. Dès le 28, une section bannit de son sein tous les anciens nobles; le lendemain, les portes de la ville furent gardées, les maisons fouillées, et de nombreuses arrestations eurent lieu. Pendant ce temps, les sections demandaient à grands cris la formation d’une armée populaire, comptant par là obtenir que les bandes de Maillard fussent payées sur les caisses de l’État, et augmenter le nombre des sans-culottes armés pour le service de la Révolution. L’inquiétude et la consternation régnaient dans la ville, car c’était de la même manière qu’on avait préludé aux massacres de septembre. Comme en septembre encore, les sections demandèrent le 28 a la Convention que le peuple fût sommé de se lever en masse pour défendre la patrie comme en septembre enfin, on forma le 1" avril un comité, dit Comité central du bien public, chargé de régler les détails et le plan des nouveaux actes de violence qu’on préméditait. Ce comité était composé des agents subalternes du parti, des chefs des ~?e-c~’ et autres brigands semblables, tous admirateurs déclarés de Marat et de Robespierre, et la plupart à la solde de la Commune, auxquels on adjoignit quelques Cordeliers dévoués à Danton, et qui, voyant toujours en ce dernier le Danton du 2 septembre, ne voulaient pas avoir d’autre dictateur, ce qui donna lieu immédiatement à des querelles et à des jalousies entre eux et leurs collègues. Jusqu’alors, Danton avait su conserver une position indépendante au milieu de tous les partis. It prodiguait en secret