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Page:Sybel - Histoire de l’Europe pendant la Révolution française 2.djvu/443

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FIN DE LA CAMPAGNE DE 1793. &39

envoyer quelques bataillons à l’armée de la Moselle enfin Hoche se décida, à l’instigation de Bouchotte, à tenter une vaste attaque contre les Prussiens. Mais Brunswick, qui était d’ailleurs sur le point de prendre ses quartiers d’hiver, se retira lentement jusqu’à ce qu’il eût concentré environ quinze mille hommes dans la forte position deKaisersIautern, d’où il repoussa avec une énergie meurtrière les assauts d’un ennemi deux fois supérieur en nombre. Quelques attaques de Pichegru contre les retranchements de Wurmser, a Haguenau, ne furent pas plus heureuses; bref, ces premières tentatives échouèrent complètement. Hoche, dont le courage n’était nullement ébranlé, résolut alors de nc plus s’inquiéter des désirs ni des instructions de la capitale. H écrivit à Paris qu’il allait conduire à l’armée du Rhin les deux tiers de ses troupes, ainsi que les renforts qui arrivaient des Ardennes, afin d’attaquer l’ennemi avec une écrasante supériorité numérique (1). Grâce à l’influence de ses amis, le Comité lui pardonna son premier échec, et approuva ce nouveau projet. En conséquence, le général Taponier, à la tête de douze mille hommes, descendit la Lautcr jusqu’au Rhin, le h décembre, et fut suivi huit jours plus tard de trois autres divisions de force égale, ce qui amena sur-le-champ un résultatdécisif. Pichegru, de son côté, n’avait pas cessé de tenir les Autrichiens en haleine entre le Rhin et les montagnes. Sans faire aucun progrès propt’cment dit, il causait à l’ennemi des pertes con-’ stantes, le fatiguait par de continuelles alertes, et l’épuisait pour le moment du combat. Wurmser, voyant ses détachements diminuer d’heure en heure, tandis que ceux des Français augmentaient dans la même proportion, demanda instamment des secours au duc de Brunswick, qui ne lui répondit qu’en le sommant de se rapprocher des quartiers des Prussiens par un mouvement rétrograde; les négociations qui s’établirent à ce sujet firent perdre plusieurs jonrs. Brunswick n’avait pas tort quand il critiquait la position prise par ses alliés prés de Haguenau mais surtout, fidèle aux ordres de sa cour, il ne voulait (1) Tel est le récit formel du maréchal Sou)t, alors employé à l’état-major de Huche, et, par Cfmsequcnt, en positiun d’être bien informé. Le témoignage de Saint-Cyr, qui était à cette époque adjudant d’une brigade à l’armée du Kuin et qui attribue ce plan Carnet, ne peut être opposé à une semblable autorité.