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Page:Sylva - Les Pensées d'une reine, 1882.djvu/19

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pour peindre des miniatures, pour penser et pour écrire. Un petit ours apprivoisé, mais prudemment attaché, gambade devant ce chalet de la méditation. Un ruisselet, qui se donne des airs importants en hiver, sert d’abreuvoir à cet ourson courtisan, et rappelle peut-être parfois à la reine que, quand elle était jeune fille, courant, les cheveux au vent, dans la forêt qui domine le château paternel, sa mère l’appelait « son torrent de montagne ». C’est de ce chalet que devraient être datées bon nombre des pensées qui vont suivre et que se sont envolés quelques-uns des poèmes, édités en allemand, sous le pseudonyme aujourd’hui trahi de Carmen Sylva.

En attendant l’achèvement du château, la cour habite un ancien monastère, admirablement situé, comme tous les monastères, portant encore sur les murs extérieurs des peintures byzantines. On a