Page:Sylva - Les Pensées d'une reine, 1882.djvu/25

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malade. Les deux jeunes princes et leur sœur y passaient le temps à travailler la terre, et la belle reine dont on voit partout, à Bucharest, la photographie en costume de paysanne roumaine, tenant une quenouille et filant, aurait pu être représentée, à douze ans, récoltant les pommes de terre, le maïs, ou tirant le lait des vaches.

La filandière roumaine se souvient de la petite fermière. Elle aime passionnément la nature ; elle la connaît ; elle la décrit ; et l’on ne s’étonnera pas de trouver dans ses pensées, sur le monde ou sur la cour, des impressions cueillies aux champs ou rapportées de la basse-cour.

Cet appétit agreste dans une intelligence si raffinée, cette science du village dans une princesse qui sait toutes les langues, et qui a su d’abord les langues anciennes, avant d’apprendre le français, à Paris, aux cours continués de l’abbé Gautier, n’est pas un