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Page:Sylva - Les Pensées d'une reine, 1882.djvu/27

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avec les filles du fermier. La princesse de Wied n’avait pas entendu la demande ; elle passa ; mais sa fille interpréta le silence maternel comme un acquiescement, et s’échappa bien vite pour courir à la ferme. Les écolières étaient déjà en route pour l’école ; la petite princesse les rejoignit en chemin.

Le maître, flatté, mais non très surpris, admit cette écolière nouvelle aux honneurs de sa leçon. C’était une leçon de chant. La petite princesse, qui n’osait chanter trop au milieu de sa famille malade, élargit ses poumons dans l’école et donna toute sa voix, si bien qu’une petite fille impatientée de ce chant à plein gosier, jalouse peut-être, ne pouvant faire taire sa voisine, lui mit brusquement la main sur la bouche, au grand scandale de la classe.

Quelques instants après, un des chasseurs du château, envoyé à la poursuite de la