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La forêt

En longues ondulations, l’amas pressé des cimes étale son uniforme verdeur à peine rompue, de-ci, de-là, d’une tache plus sombre.

Une dernière escalade, et, sur la colline qui arrondit son dos, la forêt se perd dans une effilochée de brume.

Seul un grand pin, par-dessus la cohue des bois francs, étend nonchalamment ses longs bras grotesques.

L’ombre d’un nuage, que promène un vent léger, descend lentement le flanc de la colline, glisse sur les eaux du lac, puis remonte sur l’autre rive, poursuivant sa route capricieuse.

La forêt laurentienne est partout, s’agrippant aux rochers qui, aux temps lointains, ont dessiné