Page:Sylvain - En flânant dans les portages, 1922.djvu/21

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Apologie

Arrivé tout au bout du portage qui gravit en serpentant le flanc de la colline, une vieille souche couverte de mousse légère m’offrit un siège où reposer ; et je m’assis, essuyant sur mon front quelques gouttes qui disaient l’effort de la montée.

Mes yeux erraient distraits parmi les troncs voisins : troncs de sapins, de trembles ou de merisiers chétifs à l’écorce pendante.

Dans la clairière et le long du sentier, un amas de grêles framboisiers. Sur la pente d’en face, dévale la troupe des jeunes épinettes, droites et légères, entrelaçant leurs branches comme pour une farandole.

Pauvres petites qui vivront un siècle peut-être avant que d’être grandes, tant, sur ce sol ingrat, la poussée sera lente.