Page:Système analytique des connaissances positives de l’homme, restreintes à celles qui proviennent directement ou indirectement de l’observation.djvu/220

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Mais, dans cette étude si difficile, comment parvenir à notre but, si nous ne connaissons point la part considérable qu’ont, sur toutes les actions de l’homme, les penchans que la nature lui a donnés !

C’est parce que cette connaissance essentielle m’a paru beaucoup trop négligée, que je vais essayer d’en esquisser les bases d’une manière extrêmement succincte. D’ailleurs, les objets que je vais considérer ayant été envisagés jusqu’à présent comme formant l’unique domaine du moraliste, la part évidente qui, à l’égard de ces objets, appartient au naturaliste, ne fut point reconnue ; elle est cependant la principale, l’essentielle même. Or, c’est cette part seule que je revendique, et qui m’autorise à présenter les bases suivantes de l’analyse à faire des penchans de l’homme, et de leurs développemens dans l’état de civilisation.

Dès qu’un individu sensible, l’homme conséquemment, commence à jouir du sentiment intérieur, et par suite de celui de son existence, la nature lui inspire un amour de soi-même, qu’il conserve toute la vie. Or, cet amour produit en lui constamment six penchans généraux qui se développent chacun à mesure que les circonstances y sont favorables ;