Page:Système analytique des connaissances positives de l’homme, restreintes à celles qui proviennent directement ou indirectement de l’observation.djvu/252

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que cette dénomination semble permettre la supposition du concours de la pensée et du jugement, dans les actions que ce sentiment ému fait subitement produire ce qui n’est pas vrai. L’observation atteste, en effet, que, parmi les animaux qui possèdent ce même sentiment, les uns, tout-à-fait dépourvus d’intelligence, n’agissent uniquement que par la voie de cette puissance ; tandis que les autres, réellement intelligens, agissent quelquefois par les suites d’une volonté que leur pensée amène, et, néanmoins, agissent bien plus souvent encore par les émotions de leur sentiment intérieur, c’est-à-dire, par l’instinct, que par les résultats de leur volonté.

“ Il n’y a guère que l’homme et quelques animaux des plus parfaits qui, dans des instans de calme intérieur, se trouvant affectés par quelque intérêt qui se change aussitôt en besoin, parviennent alors à maîtriser assez leur sentiment intérieur ému, pour laisser à leur pensée le temps de choisir et de juger l’action à exécuter. Aussi ce sont les seuls êtres qui puissent agir volontairement, et, néanmoins ils n’en sont pas toujours les maîtres.” ( Hist. nat. des animaux sans vertèbres, Introduct. vol.1, p. 245. )