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sur leur nature, leur distinction et leurs caractères.

Relativement à l’instinct, je n’ajouterai rien à ce qui en a été dit ci-dessus. En effet, on y a vu que ce produit du sentiment intérieur est très-distinct des penchans, ainsi que des sentimens particuliers, et qu’il constitue une puissance qui fait agir immédiatement, chaque fois qu’un besoin senti sollicite une action.

Quant aux penchans, je les nomme naturels, parce que c’est, effectivement, la nature qui les a institués, et parce qu’ils existent en même temps que l’instinct, aussitôt même que le sentiment intérieur. Et, en effet, dès qu’un individu a le sentiment intime de son existence, qu’il le remarque ou non, il a aussitôt un penchant à la conservation de son être, et ce penchant est la source de tous les autres, quelque nombreux qu’ils puissent devenir : ce que je crois avoir mis en évidence dans l’Introduction à l’Hist. nat. des animaux sans vertèbres, vol.1, p.259. Mais si les penchans furent établis par la nature, c’est au sentiment intérieur seul que chacun d’eux doit le développement qu’il acquiert lorsque les circonstances y sont favorables. Ainsi, les penchans développés sont la seconde sorte de produits du sentiment intérieur. On sait assez que leur développement,