Page:Système analytique des connaissances positives de l’homme, restreintes à celles qui proviennent directement ou indirectement de l’observation.djvu/297

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puissent être alors leurs résultats, ceux-ci, néanmoins, n’auront jamais une influence aussi étendue qu’il semblerait qu’on dût le supposer. Les facultés dont il est question, ne se développant et n’obtenant de valeur qu’à mesure qu’elles sont plus exercées, c’est-à-dire, que par une grande habitude d’observer, de comparer, de juger, de méditer sur tout ce que les faits, attentivement suivis, ont pu faire connaître ; ces facultés, dis-je, ne peuvent être et ne seront toujours le partage que d’un très-petit nombre d’individus, relativement à la masse de ceux qui composent l’espèce humaine. Il s’ensuit, nécessairement, que ce petit nombre ne peut et ne pourra, dans tous les temps, opposer un obstacle suffisant aux maux de toutes sortes qu’entraîne à sa suite l’ignorance ; maux qu’aggravent encore ceux qui, trouvant leur intérêt à les entretenir, emploient, à cet effet, et les moyens que leur donne l’avantage de leur situation, et ceux que leur fournissent indirectement les lumières elles-mêmes. Aussi, dans tout pays civilisé, l’immense majorité de ses habitans sera-t-elle toujours à la merci d’une minorité dominante qui, selon ses sentimens, ses penchans ou ses passions, mettra tout eu usage pour en tirer le parti le plus convenable à ses intérêts ! On