Page:Système analytique des connaissances positives de l’homme, restreintes à celles qui proviennent directement ou indirectement de l’observation.djvu/337

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peut déterminer sa volonté d'agir. Il possède donc maintenant la seconde source d'action qui lui manquait lorsqu'il était privé d'idées ; il peut vouloir.

Non‑seulement toute sensation ne donne pas une idée, car j'ai fait voir qu'il n'y a que celles sur lesquelles notre attention s'est fixée qui puissent nous en faire obtenir ; mais, en outre, il faut qu'il y ait eu comparaison entre l'objet remarqué et d'autres objets aussi remarqués, et qu'il en soit résulté un jugement.

Par exemple, s'il était possible, ou s'il arrivait qu'un individu, après sa naissance, ne reçût qu'une seule sensation, que son attention ne pût se fixer que sur un seul objet, et même que sur une face ou une particularité de cet objet, il ne pourrait faire aucune comparaison, ne jugerait point, et sans doute n'obtiendrait aucune idée de l'objet dont il est question. Aussi est‑il reconnu que nous ne jugeons que par comparaison ; que, conséquemment, nous ne distinguons les objets qu'après les avoir remarqués, les avoir comparés à d'autres, et les avoir jugés. C'est donc toujours par le jugement que nous obtenons des idées et des connaissances diverses.

Puisque nous ne jugeons que par comparaison, il s'agit de savoir si nos comparaisons sont