Page:Système analytique des connaissances positives de l’homme, restreintes à celles qui proviennent directement ou indirectement de l’observation.djvu/348

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S'il en est ainsi, nos idées complexes, et surtout nos jugemens de raison, en un mot, nos raisonnemens, n'obtiennent une parfaite rectitude que de l'influence d'une multitude d'autres idées qui ont dû diriger l'opération de notre intelligence en les formant.

Ayant défini nos jugemens de raison, et ayant montré, ce qu'ils peuvent être, je crois devoir les distinguer entre eux par quelques divisions principales, afin de les faire mieux connaître. En conséquence, je les divise : 1°. en jugemens altérés ; 2°. en jugemens incomplet ; 3°. en jugemens parfaits. Le jugement n'est ici considéré que relativement à l'objet jugé ; car, quant à l'opération organique qui amène un jugement quelconque, j'ai déjà dit que cette opération est toujours juste.

Les jugemens altérés sont ceux qui, outre qu'ils peuvent être incomplets, qui le sont même ordinairement, se trouvent altérés par l'influence

1°. des préventions de l'individu ; 2°. de ses sentimens, ses penchans, ses passions ; 3°. d'élémens étrangers, admis parmi ceux qui ont servi à leur opération. Ces jugemens sont donc eux mêmes de, trois sortes ; et tous doivent leur principale altération, soit aux influences citées, soit à l'addition d'un ou de plusieurs élémens étrangers