Page:Système analytique des connaissances positives de l’homme, restreintes à celles qui proviennent directement ou indirectement de l’observation.djvu/41

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sortes travaillent sans cesse à altérer, changer et détruire les corps existans ; enfin, qu’il n’est rien qui soit absolument à l’abri de ces influences constamment actives. Nous voyons, en effet, que les roches les plus dures s’exfolient peu à peu, et que les alternatives de l’action solaire, des gelées, des pluies, etc., en détachent insensiblement des parcelles, d’où résultent des changemens dans leur forme et leur masse ; que les montagnes se détériorent, s’abaissent même continuellement, les eaux pluviales les creusant, les sillonnant, et entraînant vers les lieux bas tout ce qui s’en trouve détaché ; que les fleuves, les rivières et les torrens emportent tout ce qui peut céder à l’effort de leurs eaux ; et que, çà et là, des développemens souterrains de fluides élastiques divers, suivis souvent d’inflammations considérables, tantôt excavent et soulèvent le sol, l’ébranlent, l’entr’ouvrent, le culbutent, renversant et confondant tout, et tantôt aboutissant à certaines issues particulières, ou s’en ouvrant de cette sorte, forment au dehors des éruptions terribles, dévastatrices, suivies de déjections qui abîment tout ce qu’elles peuvent atteindre, et dont les cumulations élèvent des montagnes énormes.