Page:Système analytique des connaissances positives de l’homme, restreintes à celles qui proviennent directement ou indirectement de l’observation.djvu/91

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pour lui. Aussi, quoique, par les conséquences qu’il tire de l’observation des faits, il puisse parvenir à la découverte d’un grand nombre de vérités, il doit être très-réservé dans l’emploi de ces mêmes conséquences, qui ne sont que le résultat de son jugement, et il doit l’être d’autant plus que ses connaissances de la nature sont moins avancées.

Or, si la matière créée est le domaine exclusif de la nature, et que, par suite de l’activité inépuisable qui fait essentiellement partie de cet ordre de choses, tout corps quelconque, de quelque taille, forme ou nature qu’il soit, et dans quelque lieu qu’il puisse être placé, en soit réellement le produit ; si, ensuite, les corps lui doivent généralement, soit les mouvemens de leurs masses, soit les agitations de leurs parties, soit leurs changemens d’état, soit leurs destructions et leurs renouvellemens, soit les actions que les uns exercent sur les autres, soit encore les phénomènes qui en résultent et ceux que certains d’entre eux produisent, et que partout ces differens faits soient dirigés par ses lois ; si, enfin, le corps humain lui est entièrement assujetti, comme les autres, et que tout ce qui appartient à ce corps, ainsi que ce qui en provient, lui soit pareillement soumis, et qu’il le soit particulièrement