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LES VACANCES.

les soins de ta famille et de tes amis ! Puis l’intérêt que j’excitais parce que j’étais le cousin de Sophie, parce que je venais de chez des sauvages ; l’attention qu’on a prêtée à mon récit ; tout cela t’a ennuyé, et tu as cru que je prenais chez les tiens une place qui ne m’appartenait pas.

LÉON.

Tu expliques tout avec ta bonté accoutumée, Paul ; j’en suis reconnaissant, je t’en remercie.

JACQUES.

Mais pourquoi ça n’a-t-il pas fait le même effet sur nous autres, Paul ? Ni Jean, ni mes cousines, ni Sophie, ni Marguerite, ni moi, nous n’avons pensé ce que tu dis là.

PAUL, embarrassé.

Parce que, parce que tout le monde ne pense pas de même, mon petit frère ; et puis, vous êtes tous plus jeunes que Léon et alors…

JACQUES.

Alors quoi ? Je ne comprends pas du tout.

PAUL.

Eh bien ! alors… vous êtes tous trop bons pour moi ; voilà tout.

SOPHIE, riant.

Ha ! ha ! ha ! voilà une explication qui n’explique rien du tout, mon pauvre Paul. Les sauvages ne t’ont pas appris à faire comprendre tes idées.