sur leurs vêtemens, et voulant qu’ils tiennent tout de lui. C’est pour cela qu’il prohibe les livres, les idées, les marchandises, les denrées du dehors, et qu’il fait surveiller ceux qui causent ; les mettant en punition dans ses cachots royaux, s’ils causent mal, ou s’ils ne causent pas bien, ou s’ils s’obstinent à ne pas causer du tout. Comme le roi de Vireloup aime à chasser au renard, et d’ailleurs n’aurait pas le temps de suivre tous ses enfants pendant toute la journée, il se fait aider par des ministres, qui se font aider par de la force armée, des douaniers et des prêtres : en sorte que je le comparerais volontiers à un tendre père qui s’entourerait de domestiques fidèles et d’instituteurs estimables.
Et cependant, ce qu’on aurait peine à croire, le roi de Vireloup avait tels de ses enfans qui le chagrinaient, et bien souvent, à ce qu’on m’a rapporté, étaient cause qu’à la chasse même, où il prenait tant de plaisir, il y avait des momens où il s’asseyait sous un arbre, pour éprouver de la douleur de leur conduite, quand il était fatigué. C’étaient, pour la plupart, des enfants babillards, ergoteurs, ingrats, ricaneurs, indociles, qui, au lieu de se croire heureux sous un tel père, s’obstinaient à penser qu’ils étaient malheureux. Le roi, toujours bon et indulgent, les faisait emprisonner dans ses cachots royaux de correction ; mais s’ils babillaient là-dessus, ou en écrivaient à