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Page:Töpffer - Voyages et aventures du docteur Festus, 1840.djvu/151

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coudées, dans lequel il reprit pas à pas l’argumentation de Guignard, à commencer par la tour de Babel, et à finir par le sextant de Bradley. Ensuite il pulvérisa ses conclusions, et, arrivant à sa propre hypothèse sur le corps céleste en question, il prouva jusqu’à l’évidence que ce n’était autre chose qu’un aérolithe ferrugineux et lunaire, qui devait être classé parmi les météores de seconde classe, et dont la distance était de vingt-huit milliards de lieues et non de cinq, comme on n’avait pas craint de le prétendre,

Pendant ce discours, qui dura neuf heures d’horloge, Nébulard prit des notes constamment, tandis que ses collègues sommeillaient les bras croisés. À la fin ils se réveillèrent tous pour féliciter vivement Lunard, dont ils approuvèrent tous les raisonnemens sans exception ; en sorte que Guignard avait réellement du dessous.

VI.

Nébulard avait trouvé l’argumentation de Lunard faible, et ses conclusions fausses. Il ne le cacha point à sa femme ni à sa servante ; celle-ci lui répondit que cela ne l’étonnait point, que Monsieur Lunard était un ladre, qui ne lui avait ja-