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Page:Töpffer - Voyages et aventures du docteur Festus, 1840.djvu/159

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Société royale. Tous les savans s’y rendirent, ayant chacun un emplâtre noir sur l’œil droit, pour avoir trop regardé le zodiaque.

L’astronome Parallax, ayant demandé la parole, commença par faire l’éloge de la dynastie régnante en Ginvernais ; puis, passant à celui du corps savant auquel il avait l’honneur d’appartenir, il le nomma la lumière d’un pays qui était lui-même la lumière du monde, et, en quelque sorte, le cerveau de la civilisation. Il fut écouté avec plaisir, et but un verre d’eau sucrée, pendant qu’un murmure flatteur circulait par les bancs.

L’astronome Parallax, ayant repris la parole, prouva, en premier lieu, que le Ginvernais avait précédé toutes les autres nations dans les arts et dans les sciences. En second lieu, il établit que le Ginvernais possédait encore, en ce moment, les plus éminens astronomes. En troisième lieu, il affirma que le Ginvernais n’avait rien à envier à ses voisins ; puis, venant à l’affaire principale, il prouva jusqu’à l’évidence, qu’il n’y avait, au contraire, jamais eu moins d’astres au zodiaque que dans ce moment ; en sorte qu’il proposait d’insérer au procès-verbal que la Société royale de Ronde-Terre s’était complètement fourvoyée dans sa prétendue découverte, et cela, faute de connaissances suffisantes que l’Institut se serait fait un plaisir de lui donner, s’il en eût été requis convenablement.