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Page:Töpffer - Voyages et aventures du docteur Festus, 1840.djvu/163

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L’Astronome Apogée débotta à l’Institut même, qui se trouvait assemblé pour entendre un mémoire sur un nouveau moyen de faire du sucre de raisin avec des têtes de fourmis. Il fendit la presse, poussa droit à la tribune, et n’eut que la force de s’écrier ! Une planète immense !… opaque !… allongée !… fortement habitée ! ! Trois satellites ! ! ! (c’étaient les trois perruques). Ici les bravos étouffèrent la voix de l’orateur, et tout l’Institut, par un mouvement spontané, se leva en criant : Trois satellites ! vivent les Barbons ! C’était le nom de la dynastie régnante en Ginvernais.

Dès que le calme le permit, il fut arrêté, séance tenante :

i° Qu’il y avait planète et trois satellites avec habitans ;

2° Que la priorité de la découverte appartenait au Ginvernais ; soit à cause des trois satellites, qui faisaient tout le prix de la découverte, soit éventuellement, parce que Guignard était fils d’un père qui descendait d’un aïeul, dont le grand-père maternel avait épousé la nièce d’une femme du Ginvernais.

Après quoi, l’Institut plein de joie vota une députation au roi, pour le complimenter sur cette découverte, et s’en alla dîner. L’astronome Apogée retourna à sa maison de campagne, où il reçut