Page:Töpffer - Voyages et aventures du docteur Festus, 1840.djvu/33

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

C’était la grande malle de Milady, posée par les bouts sur deux chaises, en avant du lit. Elle se trouvait ouverte et garnie de moelleuses pelisses, de vêtemens soyeux, en telle sorte que le docteur y fourrant les mains avait conclu aussitôt que c’était le lit, et s’y était étendu, tout en souriant à l’idée qui lui vint d’un passage de l’Apolokintosis.

Milady, revenant des flaques, mit le pied dans la malle pour remonter sur son lit, et aussitôt le docteur Festus entra en cauchemar.

En effet, le pied de Milady s’étant fixé sur le sternum du docteur, à l’endroit où le diaphragme sépare la cavité thoracique de la région abdominale, il en résulta sur cet endroit une pression de cent soixante-quinze livres (poids de seize), qui influença péniblement le docteur.

X.

Aussi, comme il était à rêver paisiblement que, couché dans un pré, il voyait sur la croupe de son mulet la formule du Binôme, tout-à-coup il rêva de plus qu’un énorme syllogisme, sous la figure d’un taureau à qui on aurait bandé les yeux, lui labourait les côtes à coups de sabot, dans le but de