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À ce moment, elle reprend le vase pour le vider et je la suis sans bruit.

— Ahmed, me dit-elle à voix basse, de quel instrument es-tu donc armé ? Je n’en ai jamais vu de pareil jusqu’ici.

— Tout ce que possède votre serviteur, ajoutai-je poliment, est à votre disposition.

À ces mots la soif des voluptés sensuelles lui fait venir l’eau à la bouche : — Mon cher Ahmed, balbutie-t-elle en tremblant, avance que je l’admire.

— Ce n’est point ici un lieu favorable, ma belle ; prends tes habits et allons dans la cour.

À peine y étions-nous que, dans l’ardeur de la passion, elle se retrousse, me présente ses fesses et offre à ma vue ses hanches plus nettes que cristal. Sans plus tarder je la saisis par la taille, l’embrasse, la serre, tourne toute mon attention vers son réduit secret, et là, j’accomplis mon destin. Ainsi je goûtai les délices d’une volupté telle que je n’en avais ressentie de ma vie.

Cependant elle ne se trouvait pas complètement satisfaite. — Tu n’as travaillé que pour toi ! fait-elle.

Dans sa colère elle me saisit par la bourse, m’applique un soufflet et se met à m’injurier : — A-t-on jamais vu pareil polisson parmi le peuple de Dieu ! Est-ce donc pour cela que tu m’as attirée dans cette cour ? Tu verras comment je te traiterai et comment je divulguerai quel homme tu es !