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avec eux pioches et pelles, quatre piquets, des coussins et une planche large et longue comme le couvercle d’un cercueil, mais percée d’un trou vers le milieu. Nos gaillards enlèvent soigneusement à la pelle un carré de persil placé précisément en face de l’endroit où la dame venait distribuer le grain à sa volaille. Puis ils creusent un trou de la grandeur de la planche, plantent à chaque coin l’un des piquets, étendent les coussins au fond ; le parieur se couche, on place par-dessus lui la planche, il fait sortir, par le trou pratiqué exprès, son plus précieux membre ; ses amis replacent soigneusement le persil de façon à ce qu’il n’y paraisse rien, jettent au loin la terre de surplus et s’en vont au café retrouver le mari, auquel ils avaient donné rendez-vous pour l’heure du réveil de l’après-midi.

Après quelques instants passés en conversation, ils lui rappellent son pari de la veille et quand vient l’heure de donner à manger aux poules, ils l’invitent à les suivre derrière la haie.

Bientôt ils voient arriver la chaste matrone, orgueil de son époux ; elle jette le grain à droite et à gauche mais, bien qu’elle ne regardât que d’un œil, elle ne laissa pas cependant d’apercevoir le gigantesque instrument qui tranchait par un beau rose clair sur la verdure du plant de persil.

À cette vue, elle s’avance au travers du carré, se retrousse et s’assied sur le bâton à planter les enfants