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Page:Tīfāšī - Le Livre de volupté, 1878.djvu/82

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plus de toi, me dit-il à la fin, je te répudie et tu ne resteras pas un jour de plus ici.

À ces mots je rassemble mes effets, retire de lui mon douaire et me dirige vers la maison du jeune marchand. Après avoir passé un certain temps à nous livrer ensemble aux délices de l’amour, il mourut. Plût à Dieu que je sois morte à sa place, ainsi il m’aurait évité bien des regrets et l’amertume de bien doux souvenirs !


V

L’Aveugle endormi.


Une cinquième jeune femme s’avance vers le fils du vizir et prend la parole d’un air grave et digne.

— Effendi, votre servante est fille d’un marchand, qui, après avoir pris soin de ma première enfance, mourut en me laissant encore fort jeune. Quand j’eus atteint l’âge de puberté, je me mariai avec le fils de mon oncle paternel. Selon la coutume on le conduisit auprès de moi à l’issue des fêtes nuptiales et, cette nuit là même, il me ravit la fleur virginale. Nous nous aimions tous deux.

Après avoir passé quelque temps dans un parfait accord. Dieu permit qu’il tombât malade ; je ne saurais vous dire combien de médecins lui prodiguèrent leurs