Page:T. Corneille - Médée, Schelte, 1695.djvu/21

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Et voir souvent ce qui paroît aimable,
C’est flatter le penchant qui nous porte à l’aimer.

JASON.

Quoy vous me soupçonnez ?

MÉDÉE.

Jason doit me connoître ;
Il me coûte assez cher pour ne le perdre pas.

JASON.

Ah ! que me dites-vous ?

MÉDÉE.

Ce que je crains.

JASON.

Hélas !
Que ne puis-je faire paroître
Ce que mon cœur pour vous sera jusqu’au trépas !

MÉDÉE & JASON.

Que de tristes soucis, malgré ses doux appas,
Dans un cœur bien touché l’injuste amour fait naître !

MÉDÉE.

De trop cuisants remords accablent les ingrats ;
Jason ne le voudra pas être.

JASON.

Quittez ces détours superflus.
Pour m’assurer du Roi, je voyois la Princesse.
Mais si c’est un soin qui vous blesse,
Parlez, je ne la verrai plus.