Page:T. Corneille - Médée, Schelte, 1695.djvu/63

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Lui doit céder la place.
Tout ressent le pouvoir
Du plaisir de nous voir.
  Les fantômes disparaissent, & les Gardes charmez de leur beauté abandonnent le Roy pour les suivre.


Scène VII

Médée, Créon, Nérine.

MÉDÉE.

Mon pouvoir t’est connu, j’ai mis ta garde en fuite,
Pour te forcer à l’hymen que je veux,
Mon art secondera mes voeux,
J’ai commencé, crains en la suite.

CRÉON.

Quoy, l’on viendra me braver dans ma Cour !
Périsse tout plutôt que je l’endure.

MÉDÉE.

Votre sang odieux lavera mon injure,
Ou les Dieux m’ôteront le jour.
D’un indigne mépris c’est trop souffrir l’outrage.
Viens, Fureur, c’est à toi d’achever mon ouvrage.
  La Fureur paroît avec son flambeau, & passe par devant Créon.